Mai 2022
Formation infirmière
Le réseau mondial qu’est le Secrétariat international des infirmières et infirmiers de l’espace francophone (SIDIIEF) met l’emphase sur le partage d’expériences et de savoirs, et mise sur les pratiques exemplaires en matière de collaboration internationale. Dans le contexte de l’universitarisation des programmes de formation en sciences infirmières amorcée il y a plusieurs décennies dans la francophonie, la démarche de coconstruction proposée par Desgagné (1997) en sciences de l’éducation pour la recherche collaborative mérite d’être approfondie, puis adoptée, pour les collaborations internationales autour de programmes de formation.
La démarche de coconstruction suppose que les membres du corps professoral d’un milieu donné deviennent des « coconstructeurs » d’un nouveau programme de formation ou d’une nouvelle mouture d’un programme existant avec des collaborateurs internationaux. Cela signifie que « la construction de connaissances liées à une pratique professionnelle donnée ne se fait pas sans considération du contexte réel où cette pratique est actualisée, sachant que les composantes de ce contexte, en termes des contraintes et des ressources que présentent les situations de pratique, contribuent à sa structuration » (Desgagné, 1997, p. 373).
Cette approche de coconstruction, ou des variantes de cette approche, sont également adoptées quand il s’agit de favoriser une collaboration équitable en contexte de disparités. La coconstruction est de plus en plus recherchée au sein de groupes divers (disciplines, cultures, milieux socioéconomiques ou autres) pour bénéficier de la richesse des apports de chacun. Ce numéro du S@voir Inf. – Formation infirmière présente quelques exemples de ce type de démarches dans le cadre de collaborations internationales pour la formation d’infirmières (Martina et coll., 2019; Morley et Cunningham, 2021; Nishimi et Street, 2020; Wihborg et coll., 2018) ou de sages-femmes (Reed, 2021). Il est souvent question d’une perspective constructiviste, mais, également, d’un engagement collaboratif, d’un ethos de travail mondial, d’ouverture à l’apprentissage mutuel, de barrières culturelles à briser (Morley et Cunningham, 2021), d’humilité culturelle, d’intérêt sincère (Martina et coll., 2019) et d’autres concepts qui reflètent l’apport de chacun aux travaux menés sur des programmes de formation en sciences infirmières.
Par ailleurs, l’étude de la portée réalisée par Nishimi et Street (2020) concerne les partenariats pour la formation en sciences infirmières entre des pays à revenus faibles et élevés. Les publications analysées de ces collaborations internationales font ressortir des impacts qui s’avèrent positifs, tant pour les milieux de formation et les étudiants que pour les milieux de santé et les résultats de soins aux patients. De telles collaborations internationales sont donc souhaitées, en particulier quand elles sont menées selon une démarche de co-construction, démarche qui favorise assurément la pérennité des programmes.
Nous vous souhaitons bonne lecture de ce numéro du S@voir Inf. – Formation infirmière! Faites-nous part de vos commentaires.
Depuis près de 25 ans, le SIDIIEF met en réseau les infirmières et infirmiers francophones, facilite le partage des savoirs, met en valeur le leadership infirmier et sensibilise les décideurs et le grand public au rôle que joue la profession dans la santé des populations.
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