Ensemble contre la COVID-19
Un regard infirmier mondial sur la pandémie: des entrevues inédites avec des infirmières et infirmiers qui, au cœur de la pandémie, mettent à profit leur expertise et leur leadership.
Un regard infirmier mondial sur la pandémie: des entrevues inédites avec des infirmières et infirmiers qui, au cœur de la pandémie, mettent à profit leur expertise et leur leadership.
France
Créée en 1924, l’Association nationale française des infirmières et infirmiers diplômés et étudiants a pour mission de contribuer à la santé de la population, de promouvoir le leadership infirmier, quel que soit le type d’exercice, et d’encourager le développement de la discipline infirmière en tant que science.
Les équipes infirmières ont été très mobilisées lors de la première vague. Toutes n’ont pas été impactées de la même manière. Que ce soit selon les régions ou les modes d’exercice (libéral, soins à domicile, hôpital, etc.), les exercices professionnels ont été vécus très différemment. Pour certains, les conditions de travail se sont retrouvées dégradées et le ressenti a été difficile. Malgré cela, les infirmières et les infirmiers ont relevé le défi et ont travaillé sans abandonner leur mission. Face à eux, le gouvernement a promis des améliorations à venir.
La crise sanitaire est à présent repartie pour une 2e vague, agrémentée de la crainte d’une épidémie grippale. Les soignants n’ont pas eu le temps de rebondir et de se remettre de la première vague. Pour plusieurs, l’expérience de la première vague génère un syndrome post-traumatique. Ils ont des difficultés à envisager un retour à une vie normale.
Devant l’arrivée de cette 2e vague, les établissements de soins sont à la recherche urgente de personnel pour pourvoir les postes vacants. Les plannings restent à flux tendu. De plus, les conditions d’embauche sont bien souvent décevantes et peu attractives. Des infirmières et des infirmiers expérimentés démissionnent tant les exigences viennent perturber leur vie personnelle.
Notre système de santé, centré sur les soins hospitaliers, est appelé à évoluer et être davantage orienté vers les soins de santé primaire où la prévention et la promotion de la santé prendront davantage de place, comme stipulé dans la charte d’Ottawa (OMS, 1986). Pour atteindre de meilleurs résultats pour la santé, les collaborations interprofessionnelles devront être renforcées, au sein desquelles les rôles des infirmières et des infirmiers devront être optimisés à la mesure de leur compétence.
Dans un tel contexte, il faut davantage valoriser les rôles infirmiers préventifs en complémentarité des actes curatifs, en créant de véritables missions de promotion de la santé, centrées sur le patient et la famille, qui prennent en compte les forces et le bien-être, et s’appuient pleinement sur les compétences en santé publique des infirmiers.
Dans sa contribution à la Ségur de la santé, l’ANFIIDE a notamment rappelé l’importance de :
Ainsi, les rôles infirmiers seront davantage orientés vers la/le :
La pandémie a bouleversé tous les projets liés à cette année mondiale des infirmières et sages-femmes. Et au-delà des projets, tous ces rêves que nous avions nourris autour de grands évènements pour célébrer cette année. Toutefois l’engagement des infirmières et des infirmiers a été essentiel et souligné unanimement. Jamais en France, de mémoire, la profession n’avait été reconnue et soutenue de cette façon par les autres professionnels de santé, par nos gouvernants et par nos concitoyens.
Pendant cette période exceptionnelle, un certain nombre de demandes émises des instances professionnelles infirmières, et notamment ordinales, ont été étudiées et approuvées par le gouvernement français.
La crise sanitaire a également révélé une grande solidarité au sein de notre profession. Elle a remis en lumière l’opérationnalité des fondamentaux en soins infirmiers, autour desquels beaucoup d’entre nous se sont réengagés, transformant ces vécus en posture identifiée de leaders.
Mentionnons enfin que la crise liée au COVID-19 en France a été concomitante avec la création et la structuration des Conseils Nationaux Professionnels Infirmiers (CNPI) a élu la représentante de l’Anfiide à sa présidence.
Malgré ces retombées positives, cette crise constituera-t-elle pour autant un levier politique pour que notre profession assoie un leadership puissant et durable, afin de faire entendre notre voix là où les décisions en matière de santé sont prises ? Nous escomptons que ces retours d’expériences salués au plus haut niveau de l’État permettent d’influencer les changements qui s’imposent dans le domaine de la santé, notamment dans la nécessaire réorganisation du système pour faire face aux évolutions.
Le gouvernement français a organisé au printemps le Ségur de la santé, consultation nationale des acteurs du système de santé au cours de laquelle notre profession a participé avec de nombreuses contributions et auditions. Nos attentes étaient grandes… Les conclusions sont à ce stade décevantes.
La dernière enquête conduite par le Conseil National de l’Ordre Infirmier révèle un épuisement professionnel généralisé, un désenchantement, reflet du manque d’attractivité de la profession. Ce constat alarmant porte en lui-même les germes d’une réalité factuelle : celle de la nécessité d’améliorer les environnements de soins. Au sein de nos infrastructures lourdes et complexes de soins, l’adaptation permanente exigée de manière indue peut faire renoncer même l’infirmière la plus chevronnée : gageons que les propositions consensuelles transmises par la profession lors du Ségur seront des leviers pour mobiliser, unir durablement.
des infirmiers déclarent
«être en situation d’épuisement professionnel depuis le début de la crise»
27 mars 2020 | Reconnaissance d’un statut particulier pour les enfants de professionnels de santé décédés des suites du Covid: En savoir+ | Reconnaissance du Covid-19 comme «maladie professionnelle» avec une procédure simplifiée et ouverte à tous les soignants, qu’ils exercent en établissement ou en libéral: En savoir+ |
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29 mars 2020 | Décret relatif à la mise en place de Télésoin, permettant aux infirmiers de suivre à distance, par vidéo ou téléphone les patients atteints de covid-19 En savoir+ | |
29 juillet 2020 | les infirmiers diplômés d’état peuvent réaliser des tests de dépistage sur un patient suspecté d’infection au virus covid-19 sans prescription médicale : En savoir+ | |
2 novembre 2020 | prolongation des mesures dérogatoires pour les infirmiers (a minima jusqu’à fin de l’état d’urgence) En savoir+ |
Le vaccin antigrippal joue cette année un rôle important compte tenu de la pandémie actuelle. Il permet de prévenir voire d’éviter le risque de double infection et l’engorgement des services de soins, déjà mis à mal par la sévérité de la 2e vague COVID à laquelle s’ajoutent les maladies hivernales usuelles.
La campagne de vaccination démarrée le 13 octobre 2020 s’accompagne d’une campagne de communication intense avec des dispositifs ciblés vers la population, organisée conjointement par l’Assurance maladie, le Ministère des solidarités et de la santé, Santé publique France et la Mutualité agricole. Des actions spécifiques sont également menées pour inviter les professionnels à se faire vacciner.
Bien qu’une certaine méfiance vis-à-vis des vaccins s’observe traditionnellement, la vaccination antigrippale connait cette année un franc succès : 10 jours après son début, les pharmacies sont en rupture de stock dans de nombreux endroits !
Les compétences vaccinales des infirmiers et des infirmières sont mobilisées en application des recommandations en vigueur, consistant à vacciner contre la grippe saisonnière toutes les personnes majeures ciblées sans prescription médicale et les mineurs sur prescription médicale.
L’Ordre national des infirmiers s’est associé par différentes actions (communiqué, création d’affiches, Matinale de l’Ordre le 5 novembre…) rappelant que les infirmiers sont des acteurs majeurs de la vaccination via leur rôle d’éducation, de sensibilisation, d’information auprès de la population afin de favoriser leur adhésion à la politique vaccinale.
L’Anfiide a contribué à cet effort national en lançant un appel aux infirmières et infirmiers à soutenir la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière.
Se vacciner cette année c’est éviter d’ajouter un risque à un autre risque !
La France vient récemment d’avoir ses premières promotions d’IPA diplômées. Il est prévu 5000 IPA d’ici 2025.
Leur implantation est rendue complexe par des réglementations qui doivent évoluer pour permettre le déploiement des interventions IPA. Les outils de communication, l’accès au dossier médical partagé, la traçabilité de cette nouvelle activité sont peu opérationnels sur l’ensemble du territoire. Les décrets nécessaires à la reconnaissance statutaire et financière restent à paraitre. En ville comme en structure de soins, les modalités économiques sont peu, voire pas du tout viables. L’orientation par le médecin est une contrainte lourde. Certains hôpitaux et centres de santé sont encore réfractaires à la pratique avancée par méconnaissance. Et si, en 2020, la crise sanitaire de la COVID-19 freine ces évolutions législatives, des perspectives de plus-value en matière de service rendu ont pu émerger. Pour exemples, il existe déjà des retours d’expériences positifs où l’IPA a pu développer rapidement des téléconsultations de suivi en lieu et place du médecin. En résumé, s’il existe des incertitudes et des freins au déploiement des IPA, des leviers s’objectivent. Ces leviers sont la combinaison d’une volonté du gouvernement à accompagner leur implantation et des concertations collaboratives des 5 Conseils nationaux professionnels de la profession infirmière. Il s’agit d’implanter concrètement les mentions IPA existantes comme d’en structurer d’autres.
Dans un contexte de recherche mondiale de recherche d’un vaccin pour stopper la pandémie de COVID-19, le SIDIIEF prend position en faveur de la vaccination et rappelle le rôle incontournable que jouent les infirmières et les infirmiers dans les stratégies vaccinales.
L’automne arrive et la pandémie joue les prolongations. Sommes-nous réellement prêts à faire face à une seconde vague, à l’approche de la traditionnelle période de la grippe? Dans l’attente d’un traitement, le vaccin antigrippal jouera, dans les prochains mois, un rôle décisif dans notre lutte anti-covid. Pour autant que nous ayons les coudées franches pour vacciner.
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Depuis près de 25 ans, le SIDIIEF met en réseau les infirmières et infirmiers francophones, facilite le partage des savoirs, met en valeur le leadership infirmier et sensibilise les décideurs et le grand public au rôle que joue la profession dans la santé des populations.
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