Juin 2021
Qualité des soins et sécurité des patients
Dans ce numéro du S@voir Inf. – Qualité des soins et sécurité des patients, le Conseil consultatif vous propose des résumés critiques d’articles portant sur les soins à la personne âgée. Depuis plus de 20 ans, des initiatives se développent pour la promotion du vieillissement en santé ou Healthy Ageing. De nombreuses interventions ciblent le maintien des capacités physiques ou mentales. Les résumés critiques de ce numéro ont pour point commun de (re)questionner certaines conceptions ou organisations des soins aux personnes âgées pour un vieillissement en santé ou le respect de leur choix.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) propose une série d’interventions regroupée sous un objectif de vieillissement en santé. Elles visent à aider les personnes à « développer et maintenir la capacité fonctionnelle qui permet le bien-être. » (WHO, 2017). La capacité fonctionnelle y est définie comme les « attributs liés à la santé qui permettent aux gens d’être et de faire ce qu’ils ont des raisons d’apprécier ». Les interventions sont regroupées en trois axes : la prévention du déclin des capacités physiques et mentales, de l’incontinence urinaire, des chutes et le soutien aux proches aidants. En fait, ces interventions ciblent principalement la fragilité qui peut être définie comme « un processus dynamique caractérisé par la spirale du déclin dans divers domaines fonctionnels. » (Marin, 2019).
La prévalence de la fragilité se situe entre 4 et 59 % dans les populations âgées vivant à domicile; elle augmente avec l’âge. Elle est plus élevée chez les femmes que chez les hommes (Rohrmann, 2020). La fragilité est associée aux dimensions socio-économiques, par exemple : la race, les revenus ou le niveau d’éducation, et entraîne un risque élevé de chutes, d’invalidité, d’hospitalisation et de mortalité (Fried et coll., 2001). Une revue systématique de la littérature révèle que les recommandations pour prévenir la progression de la fragilité ciblent les capacités intrinsèques (c. à d. physiques et mentales), la dimension sociale et, plus rarement, les dimensions environnementales ou économiques (Seah et coll., 2019). En outre, ces interventions sont individuelles ou de groupe (entre 4 et 18 personnes). Cette situation illustre la dominance de conceptions et d’interventions bio-psycho-médicales et le peu d’interventions structurelles. Avec l’arrivée massive de baby-boomers dans le grand âge, l’identification d’interventions systémiques et structurelles efficientes est urgente.
Ce numéro du S@voir Inf. présente des articles scientifiques qui questionnent les personnes âgées sur leur bien-être, leur fragilité ou leur choix de santé. Ce questionnement aboutit à une reconsidération des conceptions dominantes sur la santé, de ce qui importe aux personnes âgées et d’interventions structurelles centrées sur les personnes. Ces articles sont chargés de valeurs qui tendent à offrir des soins de qualité qui sont plus juste, digne et équitable. Ils permettent d’embrasser une vision plus holistique du vieillissement en santé.
Nous vous souhaitons une bonne lecture,
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