Janvier 2023
Formation infirmière
En 2020, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) rapporte de grandes variations quant au niveau et à la qualité de la formation infirmière observés entre pays et au sein d’un même pays partout dans le monde. Pourtant, ce même rapport fait, de la formation infirmière, l’un des trois domaines d’intervention politique cruciale, avec l’emploi et le leadership des infirmières et des infirmiers, afin de répondre aux besoins mondiaux de santé et d’accès aux soins.
« La profession infirmière doit s’affirmer comme un choix de carrière fondé sur la science,
les technologies, le travail en équipe et l’équité en santé » (OMS, xix).
Forte de ces travaux, l’Alliance mondiale pour la formation en sciences infirmières (Global Alliance for Nursing Education and Sciences – GANES, 2021) a entrepris de développer des lignes directrices concernant la formation au baccalauréat pour l’entrée dans la pratique infirmière. Il en est résulté un cadre de référence qui reflète les pratiques exemplaires consensuelles en matière de compétences qui doivent être développées au terme de la formation et qui présente des lignes directrices quant au curriculum et à l’expérience d’apprentissage, ainsi qu’au corps enseignant et au milieu d’apprentissage (Baker et coll., 2021).
Le Secrétariat international des infirmières et infirmiers de l’espace francophone (SIDIIEF, 2022), par les travaux de son Conseil consultatif sur la formation infirmière, s’est également doté d’un cadre de référence, cette fois pour l’assurance-qualité de la formation en sciences infirmières. S’appuyant sur une démarche de recension rapide des écrits et à la suite de discussions entre experts internationaux, le Conseil consultatif propose des composantes et normes de qualité, tant pour les milieux d’apprentissage que pour les programmes de formation en sciences infirmières. De plus, comprenant l’assurance-qualité comme un levier pour l’évolution des soins, la publication du SIDIIEF (2022) propose une démarche d’assurance-qualité qui commence par l’autoévaluation de la faculté ou de l’école et qui peut aboutir à l’agrément de qualité par une agence spécifique à la discipline infirmière.
De l’OMS (2020), lors de l’année internationale de l’infirmière et de la sage-femme, au cadre de référence mondial de GANES (2021) jusqu’aux recommandations du SIDIIEF (2022), un véritable mouvement mondial vers une démarche d’assurance-qualité de la formation infirmière est amorcé. Ce mouvement est appuyé de diverses initiatives et politiques dans les pays et les régions de l’OMS. Mentionnons, à titre d’exemple, la création récente, par l’UNESCO (2022), d’un réseau pour la reconnaissance des qualifications de l’enseignement supérieur en Afrique, une des composantes d’assurance-qualité. À l’instar de l’Europe et de l’Asie-Pacifique, le réseau africain a pour mission de promouvoir « l’échange d’informations, le développement des capacités et l’apprentissage entre pairs afin de renforcer la reconnaissance et la mobilité universitaire sur le continent africain » (page 1).
Il n’y a plus de raison de tarder à entreprendre une démarche d’assurance-qualité fondée sur ces référents internationaux. Ces derniers offrent suffisamment de latitude pour être adaptés aux contextes spécifiques nationaux ou régionaux. À titre d’exemple, une des normes de la formation en sciences infirmières est « une formation ancrée dans la discipline infirmière, les savoirs en santé et les besoins sociosanitaires prévalents de la population » (SIDIIEF, 2022, p. 28). Où vous situez-vous donc dans la démarche d’assurance-qualité, de l’autoévaluation au processus d’agrément?
Outre le résumé que je vous invite à consulter ci-dessous, vous trouverez, dans l’Espace membre, la rediffusion du panel mondial infirmier sur l’assurance-qualité de la formation en sciences infirmières, tenu lors du 8e Congrès mondial du SIDIIEF.
Le Conseil consultatif sur la formation infirmière du SIDIIEF a profité de la tenue du 8e Congrès mondial, à Ottawa (Ontario, Canada), pour procéder au lancement de la publication, en octobre 2022.
SOMMAIRE EXÉCUTIF
Contexte
Préoccupé par l’hétérogénéité des programmes universitaires de formation infirmière au sein des différents pays de la francophonie, le Conseil consultatif sur la formation infirmière (CCFI) du SIDIIEF présente aujourd’hui un rapport d’étude qui a permis d’identifier les principales composantes et normes consensuelles d’assurance-qualité des programmes de formation infirmière.
Dans une perspective de mondialisation et de rareté des ressources, il devient d’autant plus important de spécifier des normes attestant la qualité de la formation infirmière afin d’assurer l’excellence des soins infirmiers et la protection de la population.
L’approche
S’appuyant sur une recension rapide des écrits, cette étude a permis d’apporter un meilleur éclairage sur les normes de qualité des programmes universitaires de formation infirmière utilisées dans différents pays, ainsi que les principaux processus d’assurance-qualité et initiatives mises en place dans les programmes universitaires en sciences infirmières.
Proposition d’un cadre de référence
Dans cette publication inédite, le CCFI propose un cadre de référence sur les composantes et normes d’assurance-qualité des programmes de sciences infirmières intégrant des composantes relatives au milieu universitaire ainsi qu’au programme de formation. De plus, un continuum décrivant la démarche d’assurance-qualité est y est présenté par la Figure suivante:
Dix grandes recommandations sont émises par le CCFI pour assurer la qualité de la formation en sciences infirmière dans l’espace francophone dont les thèmes sont:
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