Janvier 2024
Formation infirmière
Dans ce numéro du S@voir inf. – Formation infirmière, le Conseil consultatif sur la formation infirmière (CCFI) vous présente une série de quatre résumés d’articles qui étayent la cinquième recommandation issue de la publication sur l’assurance-qualité des programmes de formation L’assurance-qualité de la formation en sciences infirmières: un levier pour l’évolution des soins (sous la responsabilité du CCFI), lancée en octobre 2022. Cette recommandation concerne l’interdépendance des milieux cliniques et académiques.
Cette interdépendance entre les milieux de la santé et de la formation est garante de la qualité des programmes et de la qualité des professionnels formés qui aident à faire évoluer le système de santé. Ce postulat est d’autant plus important qu’à l’échelle internationale, la pénurie d’infirmières s’accroît (WHO, 2020)[1] générant parallèlement une augmentation de leur mobilité. Ce contexte de mondialisation requiert une adaptation des infirmières en lien avec une évolution rapide des systèmes de santé, des systèmes de soins et d’une augmentation des dépenses de santé. Les parcours de formation sont donc regardés attentivement par les gouvernements qui cherchent à attirer un corps infirmier formé afin d’augmenter rapidement le nombre de professionnels en exercice. C’est dans cette perspective que le CCFI se fonde sur la réalité propre des pays de la francophonie, dont plusieurs sont au balbutiement de la formation universitaire.
Afin d’incarner cette interdépendance entre les milieux de la santé et de la formation, les programmes de formation doivent articuler deux pôles, en interaction, qui s’enrichissent mutuellement. Le pôle didactique permet aux étudiants l’acquisition d’outils théoriques, méthodologiques, pratiques et utiles pour agir en situation et développer les compétences requises afin de devenir professionnel. Le pôle de la professionnalisation permet à l’étudiant d’effectuer un travail sur soi, de se questionner et développer un esprit critique. Ainsi, l’alternance mise en œuvre entre les milieux cliniques et académiques amène ces derniers à s’alimenter mutuellement; elle permet une articulation de la réflexion, de l’action et la compréhension des situations. Elle offre la possibilité à l’étudiant d’occuper une place centrale dans le dispositif de formation, de donner du sens à sa pratique professionnelle et de développer les compétences promptes à assurer des soins de qualité pour la population.
En outre, il apparaît que les processus d’élaboration et de renouvellement des programmes de formation en sciences infirmières sont d’autant plus porteurs qu’ils mobilisent les différentes parties prenantes. Dès lors, la place des patients, des familles, des étudiants et des infirmières est également à considérer pour s’assurer que les programmes de formation respectent les besoins actuels des patients et tiennent compte de l’environnement changeant des soins de santé.
Finalement, les quatre résumés proposés invitent à s’interroger sur les nouveaux rôles et nouvelles attentes des formations en sciences infirmières en priorisant toujours cette interdépendance des milieux cliniques et académiques. Cette dernière revêt un enjeu majeur pour que la formation s’adapte aux contextes de transformation des programmes de formation et des systèmes de soins auxquels sont confrontés les pays de la francophonie.
Bonne lecture de ce numéro du S@voir inf. – Formation infirmière! Faites-nous part de vos commentaires.
[1] World Health Organization (WHO) (2020). State of the World’s Nursing 2020: investing in education, jobs and leadership. Geneva. Licence: CC BY-NC-SA 3.0 IGO.
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